Le mal-être selon Robbie Williams

Robbie Williams était à Bruxelles vendredi soir pour participer à une émission de la télé flamande. Il n'est resté que quelques heures. Le temps de promouvoir son nouvel album… et de nous confier sa difficulté de vivre.


Paru il y a quelques semaines, son nouvel album, Reality killed the video star, est censé ramener Robbie Williams au premier plan. Après l'échec de son précédent album et de longues années de silence consécutives à une dépression et des séances répétées de désintoxication.


Après un début prometteur (vu l'attente !), le disque a vite plongé, pour se retrouver aujourd'hui, au classement officiel des ventes d'albums (Ultratop) à la vingt-quatrième place.


Il y a péril en la demeure. Robbie se devait de vite redevenir VRP, de sauter dans son jet privé, vendredi après-midi, pour être présent, en direct à l'émission très populaire (700.000 téléspectateurs environ), Peter Live, de la VRT.

Le temps aussi de rencontrer la presse, de reprendre son avion en fin de soirée, pour Cologne et continuer son tour promotionnel de pèlerin.


Tout cela, fort heureusement, n'a pas entamé sa bonne humeur, sa gentillesse et sa courtoisie, non plus, et face à nous, c'est un Robbie adorable qui s'est présenté, n'éludant aucune question (même si sa manager nous a bien demandé d'éviter quatre sujets : Take That, ses fiançailles, les ovnis et la mort d'un ami).


Comment allez-vous d'abord ?

Bien. Je suis en pleine promo, ce qui signifie se lever tôt, aller dans un pays différent chaque jour, et d'autres choses encore. Ça se passe bien. le disque se vend bien, les radios le passent beaucoup. Les gens ont l'air d'encore m'aimer. Plus que je ne le pensais.


Vous aviez peur qu'on vous oublie ?

Yeah… Depuis que je suis dans Take That, j'ai ce sentiment que le show-business est un cycle avec ses hauts et ses bas. Ça fait maintenant vingt Noël que je suis dans le business. Mes copains de Take That et les boys bands en général pensent comme moi, je suis sûr.


N'êtes-vous pas plus détendu qu'avant ?

Ma façon de vivre a changé ces temps-ci. Je dors plus que jamais. Je suis peut-être un peu plus relax. Et mieux entouré, sans doute.


En lisant entre les lignes, on comprend que vous parlez beaucoup de vous dans ce disque. Qu'entendez-vous par : la réalité a tué la vidéo star ?

On cherchait juste un titre. On avait l'idée d'un western spaghetti, d'une ambiance de films à la Clint Eastwood, des bons et des mauvais. Mais mon manager trouvait ça un peu prétentieux. On s'est donc souvenu du titre d'une chanson qui n'est pas sur le disque, Reality killed the video star. Il ne faut y voir aucun message intellectuel. Ce sont juste des mots mis ensemble. C'est le meilleur titre qu'on avait. Les autres étaient bien pires. Et puis, il y avait l'allusion aux Buggles de Trevor Horn qui a produit ce disque.


Votre nouveau single s'intitule « You know me ». Avez-vous l'impression qu'on vous connaît ?

Euh… Non. Je ne pense pas. Je suis très différent de l'homme public, du performeur. Je ne suis pas dans ma cuisine comme sur scène. La différence est énorme. J'ai grandi avec un poster de Freddie Mercury dans ma chambre. J'ai tenté ensuite de donner la meilleure version de la pop star que je pouvais. Il m'est même arrivé de me déguiser en lapin dans un clip. Je trouvais ça cool… Trop de champignons, sans doute ! Une expérience psychédélique dont je ne devrais pas abuser…


Vous avez l'image d'un artiste éprouvant beaucoup de mal à être heureux. Comment expliquez-vous cela ?

C'est vrai. C'est simple : la moitié de ma famille a souffert ou souffre de dépression. C'est génétique, c'est dans mon ADN. Il m'arrive souvent d'être heureux. Mais c'est comme avoir une jambe cassée et dire : OK, tout va bien, je peux tout faire. C'est difficile d'avoir en vous quelqu'un de lunatique qui, parfois, décide de ne pas choisir pour la vie. Qui que vous soyez. Vous vous enfermez dans un cycle de psychanalyse et d'addictions en tout genre. Quand votre tête ne cesse de vous attirer vers le négatif, il vous est très difficile de sortir de ce cercle vicieux.


Pensez-vous dès lors que les champignons sont ce qu'il vous faut pour aller mieux ?

Oui. De la même manière qu'il m'est arrivé de me retrouver, dans le sud de la France, sur une moto, complètement saoul et pété. La fête continue. Le mauvais choix. Plus fort que moi. Avec l'âge, ça ne s'arrange pas vraiment. J'imagine Robbie Williams, à 50 ans, en cure de désintoxication. Je pense à Robert Downey Jr. aussi. Ça ne s'arrête pas avec le temps. Ça fait partie de votre chimie.


C'est pourquoi vous avez pensé arrêter la musique et vivre au calme ?

Une des raisons de ce break, après la dernière tournée, était que je n'avais pas le choix. J'étais malade, j'ai dû partir en cure, tout arrêter. Vous perdez confiance, vous ne vous sentez pas capable d'encore réaliser un disque. J'ai tenté de ne plus rien faire, mais c'est impossible. Vous avez l'impression de pourrir dans votre tête, de perdre toute créativité. Vous devez continuer. Je pensais que les feux de la rampe ne me valaient rien, mais c'est l'inverse. La célébrité aussi est une drogue. On s'occupe de vous. Vous êtes le centre de toutes les attentions. C'est calme. C'est une drogue d'être dans de beaux hôtels, de parler de moi. On y prend goût même si on est convaincu qu'on ne mérite pas toute cette attention. C'est une attitude très « working class du nord »… mais, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas à plaindre. Je ne mérite pas d'excuses. Au début, avec Take That, j'ai vu des gens me haïr sans vraiment savoir pourquoi. J'ai appris à dire que tout allait bien.


Ça ne vous ennuie pas de vendre beaucoup moins de disques qu'avant ?

Si, même si ça me semble logique dans le déclin actuel des ventes de disques en général. C'est naturel. Je ne suis pas le plus à plaindre. L'industrie du disque ne semble pas avoir de solution à cette chute. Qu'y puis-je faire ? Tourner ? Un dinosaure comme moi peut s'en sortir. Mais on ne doit pas être beaucoup plus d'une dizaine à faire de l'argent en tournant. La plupart perdent de l'argent en tournant aussi. Qui sait ce qui va arriver ?


Vous reste-t-il des rêves à réaliser, après avoir été au sommet ?

Non. Pas vraiment. J'ai l'impression d'être sans rêves pour le moment et n'ai aucune idée de ce qui va m'arriver ensuite. La rumeur a dit que j'étais candidat juré pour X Factor, mais c'était une blague. C'est un autre métier. Je ne me vois pas non plus faire du cinéma ou du théâtre non plus parce que c'est un sacré boulot. Ce n'est pas pour moi. J'ai l'impression que ma progression naturelle dans la vie consisterait à passer du bon temps avec mes vieux potes. Et ne rien faire. Comment faire pour préserver la passion ? Peut-être que le manque de confiance va avec le manque de passion… Peut-être que j'ai perdu la flamme, je ne sais pas.

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