Robbie Williams demeure en Europe l'une des pop-stars les plus aimées et populaires qui soient, mais cela le rend-il heureux ?
A en juger par ce nouvel album, non. Rudebox, long de plus de soixante-dix minutes, s'apparente à un sacré gâchis à l'image de la vie que Williams décrit dans la plupart des paroles. Dans Good Doctor, il dresse la liste de ses drogues favorites et confesse que vivre lui serait intolérable sans elles. Dans Dickhead, le «titre caché», il se dévoile en mode sombre, une sorte de croisement entre Eminem et Sid Vicious drivé par une rage aveugle.
Même lorsqu'il essaye de se montrer enjoué, comme sur sa version du King of Bongo de Manu Chao avec Lilly Allen, il sonne léthargique. Les seules chansons où on le sent inspiré sont deux titres rap autobiographiques, The 80's et The 90's, qui le voient évoquer avec mélancolie ses années d'apprentissage, avant que la gloire en solo ne vienne chambouler son existence.
Pour ne rien arranger, Williams a choisi cette fois de s'entourer de divers producteurs et co-compositeurs qui ont visiblement conspiré pour lui fournir une ennuyeuse bande-son singeant l'esthétique disco-pop à synthés des groupes des années 80 comme Pet Shop Boys (qui collaborent d'ailleurs sur deux titres). La prochaine fois, l'ex-chanteur de Take That devra mieux s'entourer, et trouver une vie plus intéressante à commenter.
Source : Libération