Le performer pop anglais remplit ce samedi le Parc des princes pour un couron-nement français tardif.
Longtemps, Robbie Williams a peiné pour pénétrer le marché tricolore. Star européenne incontournable (pour ce qui est des Etats-Unis, il faudra encore patienter, bien qu'il ait élu domicile à Los Angeles), le natif de Stoke-on-Trent devait se contenter dans l'Hexagone d'une reconnaissance ado FM en deçà du potentiel estimé au moins par lui et son entourage professionnel. Mais les choses ont évolué : ce samedi, pour un des rares shows français de l'été en stade, le chanteur joue au Parc des princes, devant plusieurs dizaines de milliers de groupies.
Autodérision. Mises en vente en novembre, il paraît que les places sont toutes parties en quelques heures. Propulsé par le succès de son dernier disque, pourtant moyen, Intensive Care, paru à l'automne 2005 et écoulé en Europe à 20 millions d'unités, Robbie Williams peut enfin sortir le grand jeu pyrotechnique, agrémenté d'une petite vingtaine de titres, de Radio et Rock DJ, pour la mise en train, au Feel conclusif, avant un brelan de rappels (Let Me Entertain You, Angels et Kids, mardi à Bruxelles).
Pour qui n'aurait pas encore appréhendé le phénomène sur scène, on signalera que Robbie Williams est un authentique performer, avec un sens du spectacle qui transite souvent par l'humour et même l'autodérision (également vérifiable dans ses clips), qu'en bon fils de Peter Williams, comique de son état (et tenancier de pub), il manie avec dextérité même si cet aspect aura sans doute plus de mal à transparaître dans une arène sportive que dans une salle de 2 000 places.
Et pour qui aurait vécu coupé de la culture populaire ces quinze dernières années, on rappellera que le trentenaire s'est d'abord illustré au sein de Take That, boys band comme il en sévit plusieurs à l'aube des années 90. Avant de quitter le quintette à claques pour voler de ses propres ailes dès 1996 et le single Freedom, reprise de George Michael qu'il est logique à divers égards plus ou moins ambigus et sulfureux d'envisager comme une référence archétypique qui ne remporte aucun succès. Mais les choses allaient évoluer significativement un an plus tard avec Angels, extrait de son premier album solo, Life Thru a Lens.
A part ça : Robbie Williams n'a jamais caché son admiration pour David Bowie, Iggy Pop, mais aussi la triplette Frank Sinatra-Dean Martin-Sammy Davis Jr, le légendaire Rat Pack auquel il a rendu un hommage benoît en 2001 dans l'album jazzy Swing When You're Winning (duo virtuel avec Frankie compris).
En bon Anglais qui se respecte, Robbie Williams est tatoué de toutes parts, jusque derrière l'oreille où figure une lettre B en hommage à sa mamie. Passé tôt maître dans l'art du double langage, il s'offre en pâture à toutes les campagnes promotionnelles possibles et imaginables (tout est à vendre)... en ne laissant jamais passer une occasion de signifier qu'il n'est dupe de rien.
Rumeur. Chaque fois que Robbie Williams dit chercher encore l'âme soeur, les légions de gamines qui composent son public tombent en catalepsie. En parallèle, la pop star britannique a obtenu voici quelques moins d'importants dommages et intérêts de la part de groupes de presse people affirmant qu'il cachait son homosexualité ; avant d'annoncer publiquement qu'il ferait sa tournée 2006 accompagné de son «meilleur ami», Jonathan Wilkes : «Je ne peux pas m'imaginer sans lui. La vie est beaucoup plus simple avec lui.»
Le 9 juin à Berlin, Robbie Williams est resté coincé dans l'ascenseur qui l''emmène sur scène au rappel. Mais il s'en est quand même sorti. Trop fort.
Source : liberation.fr