Un beau parleur qui prétendait organiser un concert de la pop-star anglaise à Lens, vient d'être mis en examen et incarcéré. En 2004, dans les Ardennes, il promettait déjà la grande vie à une jeune femme pour vivre à ses dépens.
Mickael Bertrand, un trentenaire condamné à sept mois de prison avec sursis pour escroquerie à Charleville-Mézières en mars 2004, vient d'être mis en examen pour escroquerie et abus de confiance par le parquet de Béthune (Pas-de-Calais).
Beau parleur et charmeur, il a prétendu détenir les droits pour organiser un concert de Robbie Williams les 28 et 29 août au stade Bollaert. La société Bollaert Développement, filiale du club de foot, qui s'était laissée séduire par l'affiche et qui avait lancé des études d'aménagement du stade pour les deux dates a mis plusieurs mois avant de découvrir qu'elle s'était fait abuser. Elle a déposé plainte. Le fabulateur a été placé en détention provisoire.
Mickaël Bertrand n'en est pas à son premier coup. En janvier 2004, il a escroqué une jeune Carolomacérienne tombée sous son charme. Elle avait fait sa connaissance dans l'établissement de soins où elle travaillait. Il se prétendait ingénieur du son, propriétaire d'un appartement rue de Courcelles et promettait la grande vie, une fois le coup de pompe passé.
Un héritage dilapidé
Financièrement, l'homme s'avouait à sec mais prétendait que ça s'arrangerait dès que la Star Academy lui aurait versé ses mois de salaires. Amoureuse, sa victime ne s'était pas suffisamment méfiée, elle lui avait prêté sa carte bancaire pour qu'il ait de l'argent de poche. Elle a mis plusieurs semaines avant de s'apercevoir que l'homme vidait ses comptes pour mener grand train et qu'il dilapidait l'héritage qu'elle venait de toucher. Mickaël Bertrand était aussi connu dans les Ardennes pour avoir abusivement démarché des architectes afin de construire une maison sur un terrain qui ne lui appartenait pas.
A Lens, le parquet lui reproche cette fois d'avoir abusé de la confiance de la société Bollaert Développement.
Des salariés pas payés
Pendant qu'il prétendait organiser le double concert, Mickaël Bertrand s'est fait prêter des locaux par la filiale du club de foot. Le préjudice s'élèverait à 140.000 euros. Selon le procureur de Béthune Louis Wallon, il aurait aussi embauché plusieurs jeunes qui n'ont pas été payés et qui n'ont pas été déclarés. C'est d'ailleurs une enquête de l'inspection du travail qui a déclenché l'interpellation de l'escroc présumé.
La société lensoise a tiré l'échelle quand les sociétés de billetteries ont refusé de commercialiser le concert. D'après Louis Wallon, « elle avait déjà eu un doute lorsque la maison de disques lui assurait que la pop star n'avait prévu aucun concert à Lens, mais le fabulateur l'avait balayé en affirmant qu'il était un ami presque intime de la vedette ».
L'homme semble rarement à court d'arguments. Et il sait se montrer persuasif. Mickaël Bertrand est également accusé d'escroquerie et de violences sur sa nouvelle compagne. Placé en détention provisoire, il risque cinq ans de prison.
Article paru dans le journal L'Union de Reims aujourd'hui.