Intensive Care est le premier album de Robbie Williams sans Guy Chambers son compositeur de toujours. A l’instar des deux inédits qui figuraient sur son Best of, c’est avec Stephen Duffy (un ex Duran Duran) que le phénomène pop refait sa vie musicale.
Le résultat de cette collaboration est assez étonnant. Cet album est une œuvre multi facette qui présente des aspects plus matures tout en restant néanmoins accessible au grand public. Un sacré personnage …à voir en concert le 13 juin au Stade Roi Baudouin ! C’est évidemment sur scène que l’œuvre de Robbie naît !!!
Chaque fois qu’il s’agit de traiter du cas Williams, j’en reviens aux mêmes considérations. Ce type est un cauchemar pour garçons un minimum jaloux. Vous développez des trésors d’ingéniosité, de tendresse, de gentillesse afin de vous faire apprécier de la gent féminine et puis incidemment Robbie apparaît à la télévision ou se diffuse en radio…et vous disparaissez instantanément de l’existence de votre potentielle conquête. Certes il est beau, certes il est talentueux, certes il est marrant, certes il est audacieux…et oui il est (très, très) riche, oui il est intelligent, oui il est sensible. Bref, ce type est charismatique et tombe les filles…alors que d’autres n’ont cette possibilité qu’en présence d’escaliers…passons. Nous sommes ici pour la musique.
Pour ce sixième album, Monsieur Robbie Williams s’offre donc un son nouveau. Délibérément ou pas , c’est un aspect plus mature que le jeune trentenaire offre à ses fans. A ceux de la première heure de Take That, tout comme à la ribambelle des sceptiques (dont votre serviteur fait partie) qui se sont laissés convertir au fil du temps par les jolies réussites que sont ‘Angels’ ‘Rock DJ’, ‘Millenium’, ‘No regrets’, ‘She’s the one’.
‘Intensive Care’ est garni de douze titres oscillants entre la structure pop classique et pop rock plus typiquement britannique. Ainsi ‘Your gay friend’ rappelle-t-il le travail de Morrissey alors que le très calme ‘Make me pure’ aurait pu être chanté par les frères Gallagher.
Au rayon ballade, il convient de citer la très, très, très, très réussie chanson qu’est ‘Advertising places’. Cette production, stylisée un peu à la manière de ‘Angels’ possède tous les canons édictés par le bon sens populaire et commercial afin d’être propulsée dans les bacs de single pour Noël. Succès garanti.
Succès qui n’était pas gagné d’avance pour ‘Tripping’ le single qui annonçait l’album. Cette composition pouvait être comprise comme un pavé dans la mare que lançait Robbie. Malgré des sonorités ‘soft reggae’ s’avérant novatrices pour les fans de l’artiste, force est de constater qu’après quelques écoutes, ‘Tripping’ s’impose comme une chanson courageuse qui marque la volonté de livrer un travail personnel et différent . Libre à chacun de penser ce qu’il veut de ce titre, mais il revient à l’honnêteté de reconnaître que proposer cette chanson déstabilisante en présentation de l’album était une manœuvre ’couillue’ et courageuse qui ne peut que pousser à l’admiration.
Comme il se doit les titres de ‘Intensive care’ comprennent en leur sein une pincée de gospel et de cuivres. Crooner un jour, crooner toujours. Mais ce qui marque avant tout les esprits, c’est l’incroyable honnêteté des thèmes qu’aborde Robbie Williams. On le sent déçu en amour, incompris et presque malheureux. Il aborde la tristesse et même la mort sans jamais se départir d’un humour salvateur. Et s’il fanfaronne dès la première phrase de l’album un très prétentieux ‘Here I stand victorious, the only man who made you come’ (Ghosts) c’est pour mieux s’auto déprécier par la suite. On sent le trentenaire plus dans le doute que jamais, mais paradoxalement plus confiant dans ses capacités d’écriture. Est-ce la fin de sa collaboration avec Guy Chambers ou est-ce l’âge qui lui donne cette volonté plus accrue d’introspection ? On ne le saura qu’avec la suite d’une carrière qui se voit, par l’entremise de cet album, garnie d’un jalon de plus. Un repère intéressant qui prend la forme d’un nouveau départ.
Au niveau des statistiques…c’est le sixième album de Robbie qui sort juste avant les fêtes (et si on prend en compte le live et le best of cela fait huit !!!). Vous savez quoi mettre sous le sapin…
Source : http://fr.radiocontact.be