CRITIQUE PAR THIERRY COLJON :
Deux dates à guichets fermés. Une heure quarante de show. Robbie Williams a confirmé son statut d'« ambianceur ». Coquin, drôle et énergique.
C'est sans beaucoup de difficulté que Robbie Williams a vendu la totalité des tickets pour ses deux dates au Sportpaleis d'Anvers, mardi et mercredi.
Son concert à Forest National d'il y a deux ans avait plutôt laissé un bon souvenir, et notre homme, depuis, a livré quelques hits n'ayant fait qu'assurer sa grande popularité.
Avant 21 heures et son arrivée réussie sur scène, la tête en bas et les bras écartés (comme sur la pochette de son album « Escapology »), il fallut malheureusement supporter Kelly Osbourne. La fille d'Ozzy illustre à merveille l'adolescente américaine trop et mal nourrie. La meilleure chanson, « Papa don't preach », fut la dernière, mais pas de chance ! elle n'est pas d'elle mais bien de Madonna.
Robbie allait vite nous faire oublier tout ça avec un spectacle fidèle à son image. Et c'est bien d'image dont il est question ici, car tout le concert de l'ancien Take That tourne autour de sa personne. Incroyable showman, incomparable « entertainer », acteur-né, Robbie peut tout se permettre, avec cette mine canaille que de grands écrans reproduisent à souhait.
A peine est-il là que toute la salle est debout. Les rares encore assis se font vite morigéner par l'hôte du soir, qui en profite pour régler ses comptes : Je ne suis pas Sting. Si vous voulez rester assis, allez à un concert de Sting ! Si vous venez à un concert de Robbie Williams, levez votre foutu derrière de votre chaise !
Autre habitude de l'énergumène : la reprise d'un tube qui ne lui appartient pas. Cette fois, c'est Queen et l'évident « We will rock you » qui précède son très efficace « Come undone ». On ne s'ennuie pas une seconde chez Robbie. Quand il invite une fille sur scène, c'est pour danser un slow et lui rouler une sacrée pelle. Le public a même droit à son karaoké sur « Strong ». Et quand Robbie s'essaie au français, non sans avoir auparavant glissé de multiples « dank u well », il essuie des huées le forçant à réclamer de son public plus de tolérance - comme quoi, on peut aimer ses chansons et être con.
Ce n'est plus un concert mais une revue à laquelle on assiste. Robbie parle beaucoup, de lui bien sûr, de sa vie, de ses moments difficiles, mais aussi des amoureux - il sympathise avec un couple de 19 ans pour introduire « She's the one ». Tout ça ralentit parfois le rythme du spectacle qui, du coup, manque de rigueur et de force, mais on s'amuse à regarder et écouter le comédien poseur.
Ses six danseuses relevant davantage de la gogo-girl à peine vulgaire sont là pour parfaire l'ambiance. « Supreme » et « Feel » valent malgré tout le détour. Oncle Rob (comme il se rebaptise lui-même) n'oubliera pas non plus d'attacher Justin Timberlake à son tableau de chasse, mais toujours avec humour. « Rock DJ », introduit par « Last night, the DJ saved my life », se transforme en hommage à Barry White, tandis que « Angels » rappelle que l'homme peut aussi se montrer tendre.
En une heure quarante minutes, tout est dit. Robbie a offert ce qu'on attendait de lui : un show polisson, drôle, énergique, et surtout très divertissant.