Le journaliste Josh Baines, a publié hier une critique très positive du single Rudebox, sur le site Thump. En voici la traduction :
Le 13 Février 1974, les dieux du divertissement nous ont béni avec un cadeau. A un certain moment de ce fatidique mercredi, Robert Peter, alias Robbie Williams est arrivé à Stoke-on-Trent, et une légende est née. Robert, probablement, le deuxième jour de son existence, se transforma en Robbie. En tant que Robbie, il est devenu l'effronté favori de la nation pendant un quart de siècle. Bien sûr, Bradley Walsh a donné son aval, et on imagine qu'Olly Murs serait heureux de faire don de ses deux couilles pour nettoyer la couronne de Robbie. Robbie Williams est le petit effronté que les sofas des talk-show du monde entier n'ont jamais connu.
Robbie Williams, idole de boys band, petit chouchou des femmes au foyer, chasseur d'aliens, fétichistes des Rat Pack, et légende vivante, voilà ce qu'il est pour tous les hommes. Ce qui est vraiment important cependant, plus important que les ventes de disques ou que sa présence incroyable sur Facebook, c'est le fait que Robbie est l'homme derrière le plus grand disque électro de tous les temps : "Rudebox."
Vous vous souvenez de "Rudebox" ? Le tube samplé sur Sly & Robbie, qui a atterri à la 4ème position dans les charts britanniques. La petite fusée qui, "par rapport aux auxtre singles de Robbie" a été considérée comme un échec commercial. Le titre culotté et effronté du petit effronté. Bien sûr, vous vous souvenez de Rudebox. Depuis une décennie, vous avez fait le Rudebox. Vous avez secoué le Rudebox. Vous vous demandez ce que "Rudebox" peut bien vouloir dire, mais vous avez trop de plaisir à transpirer sur le dancefloor. "Rudebox" est en vous, au fond, au fond de vous. "Angels" c'est pour les funérailles, "She's The One", c'est pour les mariages, et "Rudebox", c'est pour toutes les fois que vous et vos potes, vous voulez vous détendre avec 4 ou 6 canettes de bière premium, et une pizza surgelée un vendredi soir.
Tandis que cette petite tête souritante sortit du vendre de sa mère, pas même Robbie (Robert à cette époque, vous vous souvenez), toujours prêt à faire un sourire et un clin d'oeil aux infirmières, aurait pu prédire qu'il allait grandir et sortir un enregistrement électro, en rappant avec un accent incroyable, venant à la fois de Manchester et de la Jamaïque, sans en mourir de honte, sur le couplet suivant:
OK then back to baseheads
Dance like you just won at the special Olympics
I got the rudebox off the back of a spaceship
So sick I just had to take it
The R.U.D.E.B.O.X
Up your jacksie, split your kecks
Sing a song to Semtex
Pocket full of Durex, body full of Mandrex
Are we gonna have sex? Will you wear your knee socks?
Back to the rudeboxLa honte n'est pas un concept que Robbie Williams connaît. Chez Robbie Williams, les gênes de la honte ont été remplacés par ceux de la plaisanterie. Voilà pourquoi "Rudebox" existe. Personne d'autre sur terre n'aurait envisagé un jour combiner du rap avec l'un des refrains les plus maladroits jamais composés, et encore moins décidé de l'enregistrer, de le sortir, de tourner un clip pour ce titre, et faire la promo de ce dernier. Mais Robbie l'a fait. Parce que Robbie sait le faire, mieux que quiconque. Le petit effronté nous a eu par les couilles, et il nous regarde droit dans les yeux, pompe notre fric pour le mettre dans ses poches, et nous fait un sourire en retour. "Pourquoi est-il aussi méchant ?", nous demande la voix. Parce que Robbie nous demande de l'être, dirons nous. Robbie nous a rendu méchant.
L'Electro, en gros, c'est pour les mecs habillés en cuir, avec des cheveux longs, hérissés, qui fréquentent les clubs goths dans les stations balnéaires, et qui se font appeler "Dieu DarkPsyche" sur Facebook. Et quand on voit leur tête, il n'est pas étonnant qu'il ait fallu une star comme Robbie pour évoquer la magie. Il a même porté un jogging noir Adidas pour l'occasion.
Il est convaincant, Robbie, même quand il colporte de la crasse. Le titre "Candy" devrait être le genre de fantaisie réservée à une BBC low cost, et qui devrait intéresser seulement les présentateurs des matinales de radios locales, mais d'une certaine manière, Robbie tire son épingle du jeu, et vous restez troublé, mais vous tombez sous le charme. Même chose avec "Let Love Be Your Energy", "The Road To Mandalay" ou "Rock DJ". Robbie a en lui un sens du showbizz, ce qui signifie qu'il peut plonger la tête la première dans les profondeurs de l'abjection, et y trouver l'odeur d'un Givenchy. Et "Rudebox" est son chef d'oeuvre.
Cela n'a pas d'importance si la capacité de Robbie à rapper est équivalente au dynamisme d'un papa le lendemain de Noël avec une tasse de Cointreau. Cela n'a pas d'importance s'il semble s'être endormi sur le refrain. Le fait que Robbie ne peut pas décider s'il veut que "Rudebox" soit un nom ou un verbe, n'a pas d'importance non plus. Cela n'a même aucune importance si la chanson de Robbie est une ode au vagin, et comment il va le **** jusqu'à ce que le destinataire de son Rudebox lâche quelques ...gouttes. Seul Robbie pouvait sortir une chanson sur la baise jusqu'à ce que le partenaire meure. Voilà, c'est notre Robbie.
Oh, le seul enregistrement éléctro qui se rapproche de Rudebox ? Sûrement "The Way You Move" des Bodyrockers. Mais nous en parlerons un autre jour.