Robbie bat des records de vente de billets. Certains francophones se plaignent des procédures de prévente.
Les places pour le concert de Robbie Williams, le 13 juin prochain au stade Roi Baudouin, s'étant vendues, samedi, à une vitesse déjà relevée l'an dernier pour le concert de U2, une deuxième date a été ajoutée le 14 juin. Les préventes sont lancées dès ce mercredi, à 9 heures (lire ci-contre).
L'an dernier, la difficulté rencontrée par les fans, notamment francophones, pour se procurer par la voie légale un ticket pour U2 avait participé à la médiatisation de cette première européenne du Vertigo Tour. Une campagne anti-ClearChannel - qui en a l'habitude ! - avait même été relancée pour l'occasion.
Des erreurs ont été commises dans le monde entier, lors de la mise en vente des billets de ce Vertigo Tour. Le groupe s'en est lui-même excusé. ClearChannel en a tiré des leçons et le ministère des Affaires économiques a décidé de prendre des mesures pour limiter le marché noir (lire à ce propos le dossier publié dans Le Soir de vendredi dernier).
Le lancement, ce samedi, des préventes pour le premier concert de Robbie Williams a suscité auprès de nombreux lecteurs un nouveau motif de mécontentement. Certains parlent de discrimination des francophones par rapport aux Flamands, avantagés par un nouveau système de vente par SMS dont le code d'accès ne se trouvait que dans Het Nieuwsblad, et pas dans l'autre quotidien sponsor du concert : Le Soir.
Notre service commercial n'a reçu que ce lundi la proposition de ClearChannel de bénéficier du même système - qui, apparemment, a très bien fonctionné en Flandre. Selon Christian Verwilghen (ClearChannel), il s'agissait d'un test volontairement limité pour des raisons techniques. Le système est opérationnel, par l'intermédiaire du Soir, pour ce deuxième concert.
Par contre, la ligne 0900, de l'aveu même de l'organisateur, n'était accessible pour personne samedi. Un problème technique, réglé depuis lors, était à l'origine de cet incident fort contrariant pour beaucoup de fans ne possédant pas l'internet.
Il nous faut ici relayer, avec la prudence d'usage, les rumeurs persistantes accusant la firme américaine ClearChannel (dirigée par Herman Schueremans, député VLD) de favoriser le public néerlandophone. Il n'a jamais été prouvé que les zones téléphoniques du Nord avaient un accès prioritaire. Les sites cclive.be et goformusic.be sont clairement bilingues.
Renseignements pris auprès d'un disquaire ayant pignon sur rue tant à Bruxelles qu'à Liège, il est vrai que les Wallons réagissent plus lentement à l'annonce d'un concert. « Certains nous demandent même des tickets pour des concerts ayant déjà eu lieu », s'en amuse Dédé, le gérant du magasin.
Il ne s'agit bien sûr pas ici de tomber dans le cliché communautaire puéril. Le fait est que le public flamand, passionné de rock de longue date (alors que le francophone fait de même en chanson française, de Johnny à Céline Dion) est rapide sur la balle. Et qu'il y a simplement plus de lignes internet au Nord qu'au Sud.
Il est vrai que ClearChannel organise peu de concerts en Wallonie, même si, en tant qu'agent exclusif cette fois, il fournit des artistes à des organisateurs locaux.
ClearChannel est une multinationale qui n'est pas là pour les bonnes oeuvres mais pour faire un chiffre d'affaires. Et il est évident, pour eux, qu'il y a plus d'argent à prendre dans la région (flamande) où ils sont basés.
Ceci dit, bonne chance à tous...
Le succès du mauvais garçon de la pop
Robbie Williams n'est pas U2 : il n'a pas un succès planétaire, il n'a pas vingt-cinq ans de production discographique derrière lui. Et puis, il n'est pas le numéro un du rock. Et pourtant, en réservant pour deux soirs le stade Roi Baudouin, visant pas moins de 120.000 personnes, il se pose en nouveau leader de la scène pop.
S'il est le premier artiste à en faire autant, cela ne veut pas dire que U2 ou les Stones n'auraient pas déjà pu faire de même, s'ils l'avaient voulu. Et pourquoi pas Eminem ou Madonna ? Impossible de le dire, puisque le premier a évité notre pays lors de sa dernière tournée 2003 et que la seconde ne s'est jamais produite en Belgique - un mauvais souvenir de Mouscron, peut-être ?
Ceci dit, le succès du chanteur anglais est remarquable. Quand on pense qu'il a commencé sa carrière dans un boys band (le très médiocre Take That en l'occurrence) ! Robbie Williams a réussi là où George Michael a, de son fait, échoué.
Robbie est donc bien le nouveau roi de la pop. Il le doit, bien sûr, à des disques très accrocheurs faits de mélodies évidentes. Il le doit aussi, et surtout, à ses concerts. Tant à Forest qu'au Sportpaleis d'Anvers la dernière fois, il a séduit et impressionné. Car - et c'est là le plus important, finalement - Robert a une personnalité extravertie faisant de lui une vraie bête de scène, un showman comme on n'en fait plus.
Sa notoriété, il l'a également soignée à coups de déclarations et d'un art de vivre pour le moins chahuté. Il n'avait pas encore quitté Take That qu'il avait déjà des ennuis avec l'alcool et la drogue. Il n'hésite jamais non plus à faire preuve d'un humour ravageur dans le genre sale gosse.
Robbie est sympa, il a une bonne bouille, il est beau, et son corps tatoué rend folles beaucoup de filles - on en connaît... Il fait de bons disques (son dernier « Intensive care » est un bel exemple). Bref, il n'en fait qu'à sa tête... Sacré Robbie, va !
Source : Le Soir en ligne